Cette mesure en laiton est un outil ancien qui était utilisé pour déterminer la plante gagnante dans les concours du plus gros poireau, populaires en Angleterre. Ces gros poireaux sont cultivés en pot, d'où leur nom anglais : pot leeks. Pour se qualifier, la partie blanche des poireaux, celle qui se trouve sous terre, ne doit pas mesurer plus de 6 po (15 cm). Le crochet au bas de la jauge à poireaux est placé sous la partie plate de la racine à la base du poireau, et la mesure est prise là où les feuilles les plus basses du poireau se divisent. En anglais, les versions modernes de cet outil se nomment leek calipers – traduit librement par « pied à coulisse pour poireaux ». Les deux instruments se ressemblent, mais la version moderne comporte un repère coulissant verrouillable qui assure une plus grande précision. Pour déterminer le poireau gagnant, on mesure la circonférence à la moitié de la longueur du fût (la partie blanche), généralement à l'aide d'un ruban à mesurer en tissu. La grosseur totale du poireau, donnée en pouces cubes, est établie à l'aide d'un tableau des tailles. La qualité du poireau est aussi prise en considération; il doit être ni trop vert, ni trop mûr. Dans une autre épreuve qui couronne le poireau le plus lourd, seul le poids est pris en considération.

L’idée d’organiser des « foires du poireau » dans le nord-est de l'Angleterre date de la fin des années 1880. D'autres légumes, comme les pommes de terre, les oignons et les céleris, étaient également présentés lors de ces foires, mais le poireau demeurait la référence de choix pour témoigner du savoir-faire horticole des participants. Des clubs d'amateurs de poireaux se sont même formés dans la région. La concurrence entre les producteurs était prise au sérieux, ce qui n'est pas étonnant, puisque le gagnant pouvait réclamer des prix, comme de l'argent comptant, des vacances dans les Caraïbes et des électroménagers, toutes choses qui ne faisaient toutefois que s'ajouter à la célébrité. La concurrence était parfois si vive qu'on a même signalé des cas de vol et de sabotage parmi les producteurs. En fait, la mutilation des poireaux était une pratique bien ancrée dans les mœurs!

Les producteurs professionnels disent que, pour obtenir de bons poireaux, il faut des semences provenant d'une souche robuste, une méthode de culture éprouvée et des conditions climatiques idéales. Les poireaux peuvent être produits à partir de semences ou de graines propagées. La plante propagée possédera les mêmes traits génétiques que la plante mère, un avantage évident dans le cadre de ces épreuves. Si la plante mère était l'heureuse élue, c'était de bon augure pour ses rejetons et leur producteur.