Pour l'utiliser, il faut d'abord retirer sa semelle en bois, puis fixer l'avoyeuse à une planche ou à l'établi à l'aide d'une vis. Après avoir choisi le bon angle de biseau de l’enclume, celle-ci est insérée dans le corps de l'outil, puis la semelle de bois est remise en place – le goujon sert de point de repère pour garantir que la semelle sera toujours replacée exactement au même endroit. L'étape suivante consiste à choisir la face appropriée du poinçon, après quoi ce dernier est introduit dans la plaque de guidage située sur le dessus de l'outil. Ensuite, la scie doit être positionnée correctement puis un coup de poinçon peut être donné. Après chaque coup de marteau, un mécanisme à ressort crée un effet de retour automatique qui fait remonter le poinçon. La plaque d'usure avant offre une bonne surface d'appui pour une courte section de la scie, dans la mesure où la hauteur des dents a été nivelée avant de procéder au limage et à l'avoyage.
Qu'est-ce que c'est?
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Cet outil est dépouillé de toutes les fioritures prétentieuses qu'on observe généralement sur les modèles plus élaborés. Il mesure 6 po de longueur sur 5 po de hauteur et il est finement construit à partir d'une variété de palissandre. Il représente bien plus qu’un objet de fantaisie fabriqué pour épater la galerie. Les rondelles en forme de losange (ajoutées aux vis qui réunissent les deux pièces de palissandre), la plaque d'usure avant et la plaque de guidage verticale sont toutes faites de laiton. Le poinçon et l'enclume sont en acier et, dans les deux cas, on les a conçus pour rendre l'outil le plus polyvalent possible. Deux biseaux différents sont limés sur l'enclume, de sorte que l'outil offre deux possibilités d'avoyage, car nous sommes bien en présence d'une avoyeuse. En outre, le profil de chaque côté du poinçon est différent. L'outil de frappe s'adapte donc à des dents aux géométries variées.
Sans nul doute, cet outil est inspiré des avoyeuses à poinçon commerciales, que l'artisan a pu voir dans un catalogue ou dans le coffre d'outils d'un collègue de travail. Celui qui l'a fabriqué était visiblement expérimenté et décidé à produire un outil de haute qualité. Ce type d'avoyeuse jouissait d'une certaine popularité en Europe à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle.
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En résumé, nous sommes en présence d'une pièce de bois exotique, d'un morceau d'acier et de quelques pièces laiton – pour attirer l'attention des curieux –, le tout réuni en un outil tout aussi esthétique que pratique.
D.S. Orr
D. S. Orr collectionne, utilise et étudie les outils pour le travail du bois et des métaux et s'adonne à sa passion depuis plus de 40 ans. À la retraite depuis peu, il y consacre maintenant encore plus de temps.