Inutile de dire que ces ciseaux à bois ont été très peu sollicités. Pour dresser une pièce, j’avais plutôt tendance à choisir un couteau tout usage. L’année dernière, après avoir renouvelé ma collection de ciseaux à bois, j’ai décidé de créer un espace de rangement qui protégerait mieux les outils et les rendrait plus faciles d’accès.

Mes exigences étaient simples :

• Je voulais une armoire compacte où je pourrais remiser les ciseaux sans abîmer les tranchants. L’espace de rangement devait également mettre les outils à l’abri de la poussière qui plane dans l’atelier.
  
  
• Je devais être capable de prendre et de replacer facilement un ciseau, sans risquer de me couper.
  
  
• Je souhaitais que l’armoire de rangement soit à portée de main, près de l’établi.

En tenant compte des critères d’espace et de conception, j’ai choisi de fabriquer une armoire peu profonde où les ciseaux seraient rangés à la verticale. L’armoire serait placée à un bout de l'établi où elle n'empiéterait pas trop.

La fenêtre en plastique permet de dénombrer les ciseaux en un coup d’œil pour s’assurer qu’aucun outil n’a été laissé à la traîne, prêt à écorcher une main baladeuse.

En adoptant cette configuration, une question restait en suspens : comment maintenir les ciseaux en position verticale? Au départ, j’ai pensé utiliser une sorte de support pour suspendre les outils avec le manche vers le haut. Toutefois, cette disposition me déplaisait, car je m’inquiétais des risques de laisser tomber un ciseau, tranchant vers le bas, en le prenant ou en le remettant en place.

Un jour, alors que je contemplais le présentoir des ciseaux à bois du magasin Lee Valley près de chez moi, j’ai trouvé la solution : au lieu de suspendre les ciseaux avec le manche vers le haut, pourquoi ne pas les aligner, la lame vers le haut, en faisant reposer les manches dans une série de trous borgnes pratiqués au fond de l’armoire? À un tiers de la hauteur de l’armoire, je fixerais une barre transversale comportant des entailles semi-circulaires qui servent à positionner les ciseaux à la verticale, pour éviter qu’ils se touchent. À deux tiers de la hauteur, je placerais une seconde barre transversale où sont encastrés des aimants de terres rares qui servent à retenir solidement les ciseaux en place.

Chaque ciseau est solidement maintenu en place par la combinaison de trois éléments : un trou borgne au fond de l’armoire, une entaille semi-circulaire où se loge la virole et un aimant de terres rares qui retient la lame dans la bonne position. Les lames sont espacées de sorte qu’on peut facilement attraper un ciseau sans craindre de se couper.

L’armoire où je range maintenant mon jeu de ciseaux à bois est formée d’un bâti en chêne, d’une cloison arrière en panneau dur et d’une porte abattante dotée d’une fenêtre en acrylique. Grâce à ce rangement, je n’ai qu’à tendre le bras pour attraper un outil. Je peux prendre le ciseau de mon choix sans craindre que mes doigts rencontrent une arête tranchante et j’utilise donc beaucoup plus souvent ce type d’instrument. Maintenant que j’ai les bons outils à portée de main, je peux enfin laisser libre cours à mes talents de menuisier.

La porte abattante est articulée par une paire de vis introduites de chaque côté de l’armoire. Les outils sont facilement accessibles même lorsque la porte est partiellement ouverte. Une fermeture magnétique retient solidement la porte en position fermée.

Ron Macnab