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Qu'est-ce que c'est?

Outil pourvu d'un manche en bois évoquant une truelle

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Lorsqu'on nous a présenté cet article, nous nous sommes d'abord dit qu'il s'agissait d'une pelle à enfourner servant à retirer des pains du four. Puis, nous avons cru qu'il s'agissait d'un article publicitaire jadis destiné à promouvoir des outils de maçon dans la vitrine d'un magasin. En Europe, les maçons cherchent jalousement à préserver le style d'outils propre à leur région. De plus, les truelles ont souvent cette forme en France. Quoi qu'il en soit, nous nous sommes aperçus de notre erreur quand nous avons remarqué que la lame comportait des dents de chaque côté. Il s'agit sans doute de la scie à araser la plus imposante jamais produite. Nous avons ensuite repéré l'étampe d'un nom et d'un lieu sur la lame. Un deuxième nom y était également gravé, celui d'un certain docteur Anderson. Nous ne savons rien de plus à propos de cette personne et du lien qui l'associe à l'outil.


Nous ignorons aussi la date d'ouverture de l'usine de fabrication de scies de l'entreprise J. Fred Lawton Alexander Works, qui se trouvait au coin des rues North et Georges, à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Selon nos hypothèses, la production a bien pu commencer en 1864. L'incendie de 1877 a détruit l'édifice, mais l'entreprise a repris ses activités en 1884 et les a poursuivies jusqu'en 1896 au moins. L'usine se spécialisait dans la fabrication de scies à châsse, de scies circulaires et de scies à tronçonner de 4 pi à 6 pi faites en feuille d'acier. On y fabriquait également plusieurs modèles d'égoïnes de charpentier. Avant la formation de la Confédération, le Nouveau-Brunswick était un producteur important de bois d'œuvre destiné à l'exportation et à la construction navale. Rien de plus normal, alors, qu'un fabricant de scies s'implante près du port.


Gros plan de l'estampe de J. Fred Lawton  sur la lame de la scie

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Gros plan de l'estampe de J. Fred Lawton sur la lame de la scie

Gros plan du manche de la scie

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Gros plan du manche de la scie

Inscription D.D. sur le manche de la scie

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Inscription D.D. sur le manche de la scie

Gros plan des dents de la scie

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Gros plan des dents de la scie

D'une longueur totale de 30 po, cet outil de coupe pourvu d'une lame de 20 po dont la largeur passe de 6 po à 2 1/2 po a une drôle d'allure. Si une étampe voyante ne le marquait pas, on pourrait facilement croire qu'il s'agit d'un outil artisanal. Sa lame de 10 TPI comporte des dents de forme classique. La poignée coudée de 10 po à soie pleine longueur est rivetée à la lame avec un espaceur. Il est évident que cet outil devait servir de scie à araser. On l'a réaffûté au moins une fois. Le passage du temps et les mauvaises conditions d'entreposage ont fortement endommagé la scie, qui ne pourra sans doute jamais être restaurée. D'après quelques passionnés des scies vivant aussi bien au Canada qu'aux États-Unis, cet outil aurait servi dans l'industrie de la construction navale. Il ne s'agirait pas d'un outil de fortune fabriqué à partir d'une autre scie ou d'une pièce d'acier plate.


C'est Samuel de Champlain qui a donné son nom à la ville de Saint-Jean en 1604. Depuis cette époque, les industries des provinces maritimes n'ont jamais vraiment connu un dynamisme éclatant, le commerce plus agressif du Haut-Canada et du Bas-Canada leur faisait souvent de l'ombre. À ce jour, leurs indicateurs économiques demeurent bien inférieurs à ceux du reste du Canada. Ces provinces ont toutefois joué un rôle crucial au sein de la mosaïque canadienne. Nous espérons dénicher d'autres outils fabriqués dans cette région du pays.


D.S. Orr


D. S. Orr collectionne, utilise et étudie les outils pour le travail du bois et des métaux, et se consacre à sa passion depuis plus de 40 ans. Maintenant à la retraite, il y consacre encore plus de temps.