Pour ma part, je n'ai généralement pas à intervenir pour me débarrasser des ravageurs, sauf en ce qui concerne les limaces, que je retire à la main dès que possible. Au fil du temps, j'ai appris qu'une bonne planification suffisait souvent pour prévenir les problèmes causés par les espèces nuisibles.

Premièrement, j'effectue la rotation de mes cultures tous les ans pour qu'aucune ne soit plantée au même endroit d'une année à l'autre. Cette pratique fait en sorte que les ravageurs retrouvent plus difficilement les légumes. Deuxièmement, je plante beaucoup d'annuelles et d'herbes à fleurs dans mes plates-bandes potagères. Ces plantes attirent des insectes bénéfiques comme les coccinelles, les syrphes et les chrysopes, qui contribuent à la lutte contre les insectes nuisibles. Finalement, j'emploie des moustiquaires, des couvertures flottantes ou des clôtures à chevreuils pour empêcher les ravageurs d'atteindre mes cultures.

Il importe toutefois de mentionner que les insectes ne sont pas tous nuisibles et qu'il vaut mieux vérifier à quelle bestiole on a affaire avant de pulvériser un insecticide. Selon Jessica Walliser, auteure du livre primé Attracting Beneficial Bugs to Your Garden, la plupart des insectes qu'on retrouve dans un jardin sont bénéfiques ou non nuisibles. Elle précise que moins de 1 % des millions d'espèces d'insectes répertoriées sur Terre nuisent aux cultures ou à l'être humain. Par conséquent, la plupart des insectes qu'on retrouve dans le jardin ne représentent pas une menace. Nombre d'entre eux éloignent les ravageurs, pollinisent les fleurs et désagrègent les matières organiques.

Qui plus est, quiconque habite dans une région où l'on trouve des chevreuils sait que les ravageurs ne sont pas tous des insectes. Les animaux comme les chevreuils, les lapins et les marmottes peuvent aussi détruire les jardins potagers et floraux. Je vois des chevreuils tous les jours dans ma cour et j'ai posé une clôture électrique pour les éloigner de mes légumes.

Sept espèces nuisibles fréquentes dans le jardin

Limaces

Les limaces sont le premier ravageur contre lequel j'ai lutté dans mon jardin et elles nuisent à mes cultures tous les ans. Elles font de grands trous dans les feuilles et laissent des traînées de bave gluante sur le sol. Walliser soutient que les limaces sont surtout actives par temps nuageux ou pluvieux et la nuit. C'est donc à ces moments-là qu'il faut les chasser. Je chasse les limaces quotidiennement au printemps pour réduire leur population. Les pièges à la bière ou à la levure, des granules et des appâts biologiques ou une barrière comme de la terre de diatomées peuvent aussi servir à prévenir les dégâts causés par les limaces.

Pucerons

Les pucerons s'amassent sous les feuilles, au bout des boutons floraux et sur les jeunes pousses. Ces petits insectes de couleur verte, brune, grise ou noire ont un corps piriforme. Ils endommagent les plantes en suçant la sève des feuilles, des boutons floraux et des fleurs. Lorsque j'aperçois un puceron, je vérifie d'abord s'il y a des coccinelles ou des chrysopes à proximité. Ces insectes bénéfiques dévorent des dizaines de pucerons par jour. Leur présence indique que l'infestation est maîtrisée. Si, après quelques jours, je ne trouve plus d'insectes bénéfiques parmi les pucerons, je les arrose avec un jet puissant pour qu'ils tombent par terre. Une fois au sol, les pucerons deviennent la proie des coléoptères et d'autres insectes.

Piérides du chou

Difficiles à repérer, les larves de la piéride du chou détruiront rapidement une parcelle de chou, de brocoli, de chou frisé ou de chou-fleur. On croit souvent les limaces responsables, mais en y regardant bien, il est possible d'apercevoir des larves vert pâle pouvant faire 1 po de longueur qui se camouflent généralement sur les feuilles ou sur la tige des plantes. La présence de ces vers sur les choux résulte de la ponte d'œufs jaunâtres effilés sous les feuilles par les adultes, des papillons blancs aux ailes ornées de taches noires.

Je mets en place une toile moustiquaire ou des couvertures flottantes légères dès que les semis sont plantés au printemps pour empêcher les papillons de pondre. Ces moyens de protection peuvent demeurer en place jusqu'à la récolte, mais il est possible de les retirer quand les plantes poussent bien. Je plante également diverses plantes à fleurs près de mes légumes pour attirer les prédateurs qui se nourrissent de piérides du chou.

Doryphores de la pomme de terre

Ces insectes se nourrissent non seulement de pommes de terre, mais également de tomates, de poivrons et de tomatilles. Mesurant près d'un centimètre de longueur, les adultes ont un corps rouge arrondi. Leurs ailes crème sont ornées de rayures noires. Les larves rougeâtres font un peu plus d'un centimètre de longueur et présentent des rangées de points noirs. Tant les adultes que les larves endommageront considérablement les plants en dévorant les feuilles jusqu'à la tige. À mon avis, effectuer une rotation des cultures – les adultes passent l'hiver dans la terre – et mettre en place de la toile moustiquaire légère sur les plates-bandes une fois les pommes de terre plantées vers le milieu du printemps constituent les mesures les plus efficaces pour diminuer les dommages causés par les doryphores de la pomme de terre. Les pommes de terre n'ont pas besoin d'être pollinisées pour produire de beaux tubercules, donc je laisse la toile moustiquaire en place jusqu'à la récolte. N'oubliez pas d'enterrer les bords de la toile ou de la fixer avec des agrafes de jardinage. Si vous laissez des espaces par lesquels les adultes peuvent ramper, ceux-ci seront piégés au même endroit que leur source d'alimentation favorite.

Chrysomèles du concombre

Il en existe deux espèces : la chrysomèle maculée et la chrysomèle rayée. Dans les deux cas, les adultes mesurent environ 2/3 cm de longueur. Ces chrysomèles raffolent des plants de concombre, mais elles s'attaquent également aux courges, aux calebasses et aux citrouilles. L'appétit des adultes laisse des trous irréguliers dans les feuilles. Pire encore, ils peuvent transmettre des maladies comme le flétrissement bactérien. Si les chrysomèles du concombre posent problème tous les ans dans votre jardin, choisissez des cultivars qui résistent au flétrissement pour les plantes visées, comme les concombres 'Saladin' et 'Salad Bush' ou la courge musquée. Une moustiquaire légère sera également fort utile. Placez-la par-dessus les plates-bandes après avoir semé ou planté les concombres et laissez-la en place jusqu'à ce que la floraison des plantes commence. À ce moment-là, enlevez la moustiquaire pour permettre la pollinisation. Il est possible de retirer les chrysomèles du concombre à la main, mais cette méthode permet difficilement de maîtriser l'infestation. Walliser recommande également d'entourer la base des plantes de paille pour nuire à la ponte des œufs.

Chevreuils

Selon mon expérience, la seule manière d'empêcher les chevreuils d'endommager les cultures est d'ériger une clôture. Pendant des années, j'ai accroché un filet de 7 pi à des pieux en bois autour de mon jardin, mais l'obstacle n'était pas très efficace. Parfois, les chevreuils sautaient par-dessus le filet (7 pi de haut!), ou fonçaient simplement dedans, brisant les mailles de plastique. Il y a environ sept ans, j'ai érigé une clôture électrique à quatre fils. Cette décision m'a permis de garder mes légumes à l'abri des chevreuils qui passent quotidiennement sur notre terrain. Pour protéger un petit espace comme une plate-bande surélevée, du grillage de basse-cour ou un filet de protection suspendu à des arceaux préservera vos plantes comestibles des chevreuils. D'après Walliser, on peut également essayer d'effrayer les chevreuils avec des arroseurs à détecteur de mouvement, qui surprendront les intrus s'ils s'approchent trop des plates-bandes potagères.

Lapins

Malgré leur air de peluche mignonne, les lapins ne se gêneront pas pour dévorer vos laitues et vos haricots. Ériger un grillage de basse-cour constitue le moyen le plus efficace de les empêcher de faire des dégâts. Pour qu'ils ne puissent pas creuser, il faut que le grillage fasse 3 pi de hauteur et qu'il soit enfoncé de 6 po à 12 po dans le sol. Si vous avez seulement quelques plantes à protéger, utilisez des attaches autobloquantes pour former des cages cylindriques avec le grillage. Posez ensuite les cages autour des plantes vulnérables et fixez-les au sol avec des agrafes de jardinage.

Bien qu'il soit impossible d'éliminer les ravageurs pour de bon dans le jardin, un peu de planification permet de limiter les dommages qu'ils entraînent.

Niki Jabbour