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Un papillon monarque posé sur une fleur.

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Un printemps, il y a plusieurs années, nous nous sommes fixé l'objectif de créer un site de repos agréé pour monarques, afin d’offrir à cette espèce en déclin un refuge adéquat. Ce site de repos constitue en quelque sorte une auberge où ces grands voyageurs trouvent de la nourriture et de l’eau, du repos et un abri.

Les monarques arrêtent aux sites de repos pendant leur migration automnale. Ils partent de l’est de l’Amérique du Nord pour se rendre dans les forêts de sapins du Guatemala (Abies religiosa) de la chaîne de montagnes transvolcaniques du centre du Mexique, en haute altitude. Ils arrêtent également dans ces sites au moment de la migration printanière vers le nord.

Monarch Watch est un programme de sauvegarde du monarque de l’Université du Kansas. Ce programme veut notamment inciter les propriétaires à aménager des habitats adéquats pour les monarques afin de contrer la perte des habitats naturels causée par l’étalement urbain.

Selon le biologiste et directeur du programme Chip Taylor, « cette migration vaut la peine d’être préservée et pour ce faire nous devons répondre aux besoins des monarques en matière d’habitat ».

Un papillon monarque posé sur une fleur.

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L’aménagement d’un mini-habitat pour les monarques nécessite peu d’espace : une simple jardinière de plantes annuelles fait l’affaire. Toutefois, aménager un site de repos agréé est plus exigeant. Nous avons choisi d’aménager notre site dans un potager abandonné de notre ferme située dans les collines de l’Outaouais, au Québec. L’endroit est idéal puisqu’il est entouré de prés et de forêts, et n’est pas contaminé par des pesticides ou des herbicides : les pesticides tuent aussi bien les larves de monarques que les papillons; les herbicides détruisent quant à eux les plantes dont ils se nourrissent et qui leur servent d’abri. Les sites de repos doivent être aménagés sans recourir à des produits chimiques. De plus en plus de villes nord-américaines interdisent l’utilisation de pesticides et de produits chimiques dans les espaces verts, y compris les jardins privés, ce qui augmente les possibilités de sites de repos sûrs pour les monarques.

La planification d’un site de repos exige une recherche minutieuse pour trouver un endroit sûr où les plantes pourront croître facilement.

Quelques conseils :

Un papillon monarque posé sur une fleur.

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Choix d’un site adéquat


Les papillons sont des insectes à sang froid. Ils ont besoin d’une grande exposition au soleil pour emmagasiner l’énergie nécessaire au vol. De nombreuses plantes hôtes préfèrent également un endroit ensoleillé. Selon Monarch Watch, les habitats des monarques doivent avoir au moins six heures d’ensoleillement par jour et ne pas être trop exposés au vent.

Les courants venteux entravent le vol, l’accouplement et la ponte des œufs. Une rangée de conifères peut protéger le jardin des vents forts. La densité des plantes peut également offrir un abri aux papillons.

Quant à la superficie, il n'y a pas de minimum requis pour obtenir l'agrément du programme Monarch Watch. Toutefois, il faut compter au moins 100 pieds carrés pour aménager un site adéquat. Le sol doit être léger et faible en argile pour qu’il se draine facilement et éviter le pourrissement des racines.

Un papillon monarque sur un plant d’asclépiade

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Importance de l’asclépiade

 

L’asclépiade est l’unique plante hôte des monarques et ils ne peuvent survivre sans elle. Les larves de monarques se nourrissent exclusivement de feuilles d’asclépiades. Elles emmagasinent un stéroïde produit naturellement par cette plante, la cardénolide, laquelle restera présente dans leur organisme tout au long de leur vie. Cette substance est toxique pour les oiseaux et les autres prédateurs. La couleur orange vif des monarques prévient d'ailleurs leurs prédateurs de leur toxicité.

Le nom asclépiade vient d’Asclépios, dieu grec de la médecine. Il existe des dizaines d’espèces d’asclépiades en Amérique du Nord. Dans l’est du Canada, la plante hôte principale des monarques est l’asclépiade commune (Asclepias. syriaca), tandis que dans les régions de l’Ouest, il s’agit de la belle asclépiade (A. speciosa).

Auparavant, l’asclépiade était une plante commune, parfois envahissante. À l’automne, ses cosses s’ouvrent pour disséminer des centaines de graines, lesquelles ressemblent à de fins parachutes soyeux. De nos jours, l’étalement urbain et l’élimination des plantes le long des routes par la tonte et l’utilisation d’herbicides causent le déclin des asclépiades. De plus, l’introduction de plantes génétiquement modifiées pour résister aux herbicides a contribué à la diminution des variétés de plantes naturelles, dont l’asclépiade.

Un site de repos pour monarques devrait comprendre au moins 10 plants d’asclépiades, d’au moins 2 variétés. Parmi les possibilités, il y a l’asclépiade tubéreuse (A. tuberosa); l’asclépiade commune; la belle asclépiade; l’asclépiade incarnate (A. incarnata ssp. incarnata et A. incarnata ssp. pulchra); l’asclépiade de Curaçao (A. curassavica). Certaines variétés d’asclépiades sont vendues dans des pépinières ou peuvent être cultivées à partir de graines. Consultez un horticulteur ou un jardinier expert local pour déterminer quelles plantes sont les mieux adaptées à votre zone de rusticité.

Un monarque se nourrissant du nectar d’une liatride (Liatris spp.).

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Choix de sources de nectar


Un site de repos agréé devrait comporter plusieurs plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces afin d’offrir aux monarques le nectar dont ils ont besoin durant la période de reproduction et leur longue migration. Il est préférable de choisir des plantes diverses dont la floraison continue assurera un approvisionnement en nectar durant tout l’été. Les plantes vivaces sauvages ou cultivées constituent de bonnes sources de nectar.

Parmi les plantes vivaces cultivées, notons l’aster; la monarde (Monarda spp.); l’herbe à chat (Nepeta cataria); la pâquerette (Bellis perennis); l’échinacée pourpre (Echinacea purpurea) et l’orpin.

Parmi les plantes vivaces sauvages, la rudbeckie hérissée (Rudbeckia hirta), la liatride (Liatris), le pissenlit officinal (Taraxacum officinale), la verge d’or (Solidago spp.), l’eupatoire (Eupatorium spp.), le chardon (Cirsium spp.), la monarde fistuleuse (Monarda fistulosa) et l’achillée (Achillea spp.) conviennent aux monarques.

Plantes annuelles : l’œillet d’Inde français (Tagetes patula), la verveine, le zinnia, l’impatiente, le cosmos, l’alysse (Lobularia maritima), la tithonia (Tithonia spp.), la vernonie (Vernonia altissima) et le thlaspi blanc (Iberis spp.).

Quelques arbustes attirent aussi les monarques, notamment l’azalée (Rhododendron spp.), l’arbuste aux papillons (Buddleja spp.), le lilas (Syringa spp.), le sumac (Rhus spp.), la spirée et la viorne.

Un papillon monarque posé sur une fleur.

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Plan d’entretien


Une fois le jardin aménagé, il faut prévoir un entretien adéquat afin d’assurer la viabilité du site de repos pour plusieurs années. Parmi les tâches à prévoir : le débroussaillage, l’enlèvement du bois mort, le contrôle des insectes nuisibles comme les pucerons et les coléoptères, qui se nourrissent aussi d’asclépiades, l’irrigation et l’épandage de paillis. Le site de repos doit être écologique, sans produits chimiques.

Des roches plates et du sable peuvent inciter les papillons à se poser au soleil pour emmagasiner de l’énergie. Des tas de compost exposés à l’air libre comprenant beaucoup de café moulu et de thé en feuilles leur assurent un bon apport en minéraux. De petites flaques d’eau servent d’abreuvoirs aux papillons.

Un papillon monarque posé sur une fleur.

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Agrément du site


Pour recevoir l’agrément de Monarch Watch, il faut remplir le formulaire d’inscription au programme et le formulaire de demande d’agrément. L’agrément de sites est la pierre angulaire du programme Monarch Watch. On peut consulter le site à l’adresse www.monarchwatch.org.

Le programme attribue un numéro d'identification au site; par la suite, il est possible d’envoyer des photos du site agréé dans le registre publié sur le site Web de l'organisme. On peut aussi commander un panneau officiel résistant aux intempéries qui atteste que le site est agréé par Monarch Watch.

Nous avons terminé l’aménagement de notre jardin à la fin du printemps 2009 et avons reçu l’agrément, quelques mois plus tard, en juillet (site agréé no 3206).

Depuis le Mexique, ce seront plusieurs générations de monarques qui se succèderont durant leur longue migration jusqu’à notre jardin. À titre « d’aubergistes » accueillants, nous attendrons avec impatience leur arrivée.

Texte et photos : Julianne Labreche

Julianne Labreche est une rédactrice indépendante passionnée d'horticulture et bénévole pour le groupe Master Gardeners d'Ottawa-Carleton.